C'est la noble mission que s'est donné Coeur à Coeur pour ce mois de décembre 2024 : récolter des fonds afin de pouvoir protéger les enfants de toute violence. Si la plupart des violences (80 %, selon différentes études, année après année, en Suisse et dans d'autres pays) se passent au sein de la famille, il existe donc 20 % de violences qui sont institutionnelles. Si un parent maltraitant nie et s'oppose, souvent, à toute mesure de protection, que dire des institutions ? Les institutions font de même. A moins d'être forcées, contraintes, avec l'épée de Damoclès qu'est la menace d'une plainte pénale qui semble pouvoir aboutir, dans nos institutions, circulez, il n'y a rien à voir. Et pourtant. Et pourtant, ces 20 % restants ? Depuis la création du MSCR, nous avons été interpellés répétitivement par des parents complètement démunis ou par des professionnels non écoutés par leur hiérarchie, pour, respectivement :
des traces de brûlures
des altérations de la peau dans la zone génitale
des ecchymoses à répétition
des violences sexuelles commises par d'autres mineurs ou par des éducateurs, allant d'attouchements à des viols
des soins médicaux lacunaires
des soins d'hygiène lacunaires
des coups, le recours à une violence soi-disant éducative
des suicides
survenus dans des crèches, des UAPE, des foyers sociaux, des internats. Régulièrement, à l'instar de ce sinistre foyer genevois pour enfants souffrant d'autisme, une affaire éclate, est médiatisée, puis on l'oublie. Pour l'Eglise, on n'oublie pas. Mais pour les institutions civiles, c'est une autre histoire. A chaque signalement, à chaque suspicion, parfois même à chaque demande, c'est la même chose : on nous répond, offusqués, que "chez nous, tout se passe bien". Voulant nous renseigner, accompagnant des parents dans leur demande d'enquête, nous avons même été accusés de "traumatiser" le personnel éducatif par nos questionnements. Oui, ce même personnel éducatif qui s'étonne, encore et encore, de la non-collaboration de parents soupçonnés d'être incompétents. C'est le règne de "deux poids, deux mesures". Les enfants sont vulnérables. Dans toute structure fermée sur elle-même, ils sont en danger. Lever le danger, c'est, d'abord, communiquer. Au sein des familles, des écoles, des foyers, des hôpitaux, de toute institution. Observer, réagir, signaler au besoin. Ne jamais présumer que "là" l'enfant est forcément à l'abri. A L'Abri, si mal nommé dans ce cas-là, Bénédicte s'est laissée mourir. Pendant dix jours, dix longs jours d'apathie grandissant, pas une seule demande de contrôle médical avant que, âgée de quinze jours, elle ne cesse de respirer. Négligence coupable de ce foyer d'urgence, qui n'a pas rempli sa mission de protection.
Merci pour votre blog et d'oser dire tout haut ce que personne n'ose dire.
Mes filles ont vécu de la maltraitance institutionnelle et notamment des attouchements de la part d'un enfant plus âgé et ceci a été mis sous le tapis, on m'a répondu que je faisais des histoires pour rien... que je n'acceptais pas le placement et que ça les empêchait de vivre correctement.
Évidemment qu'en tant que maman je ne pouvais pas accepter un placement injustifié.
Elles devaient soit-disant être protégées de leur famille et qui a garantit leur sécurité ? Personne
A l'heure actuelle, des années après être sorties de cet enfer pour lequel il a fallut se battre, elles ont toujours des séquelles psychologiques et traumatismes.
Que ça fait "du bien" d'entendre et de lire que la violence est belle est bien institutionnelle...aussi. Et justement par des personnes/Institutions qui devraient protéger. Ecole, DGEJ. Lorsqu' une seule, voire deux ou trois personnes professionnelles ont le pouvoir la violence ne peut qu'être institutionnalisée alors. Leurs réponses/attitudes ne sont que qu'une violence qui se rajoute souvent sans fin.