La Conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro s'émeut, après la campagne 2024 de Coeur à Coeur.
Nous, ça fait 8 ans que, semaine après semaine, on lutte.
Notre réponse, en réaction à sa publication LinkedIn.
Oui, Madame de Quattro, la maltraitance infantile est révoltante. Et l’indifférence à son égard tout autant.
Pour rappel, cependant :
Art. 126, al. 2, CP
1 Celui qui se sera livré sur une personne à des voies de fait qui n’auront causé ni lésion corporelle ni atteinte à la santé sera, sur plainte, puni des arrêts ou de l’amende.
2 La poursuite aura lieu d’office si l’auteur a agi à réitérées reprises :
a. Contre une personne, notamment un enfant, dont il avait la garde ou sur laquelle il avait le devoir de veiller.
Art. 187 CP
1 Celui qui aura commis un acte d’ordre sexuel sur un enfant de moins de 16 ans,
celui qui aura entraîné un enfant de cet âge à commettre un acte d’ordre sexuel,
celui qui aura mêlé un enfant de cet âge à un acte d’ordre sexuel,
sera puni de la réclusion pour cinq ans au plus ou de l’emprisonnement.
[…] l’art. 187 CP est suffisant pour qu’une présomption d’abus sexuel avec un enfant débouche sur un signalement au Ministère public.
Art. 219 CP
1 Celui qui aura violé son devoir d’assister ou d’élever une personne mineure dont il aura ainsi mis en danger le développement physique ou psychique, ou qui aura manqué à ce devoir, sera puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.
2 Si le délinquant a agi par négligence, la peine pourra être une amende au lieu d’une peine privative de liberté ou d’une peine pécuniaire.
Nos lois nous permettent d’intervenir. Or, bien souvent, nous ne le faisons pas. Par exemple lors d’incestes, et nous sommes très rares à proposer des protocoles d’intervention et de la détection systématique. Bien rares et réduit-e-s au silence.
N’ajoutons pas à la liste d’abus possibles la notion très vague de « contrôle coercitif », qui est dans l’air du temps, mais qui aboutira, de manière certaine, à de nouveaux placements d’enfants, décidés et gérés par des intervenants sociaux insuffisamment formés et qui font fi de recommandations de pédopsychiatres et de professionnels spécialisés.
Malheureusement, sans doute en lien avec son financement, Cœur à Cœur n’a pas mentionné une seule fois le SCANDALE des placements abusifs et des destructions de liens familiaux tels que ceux qui ont répétitivement lieu dans le canton de Vaud, dans un contexte de lieux de placements et de formation du personnel absolument insuffisante, faisant fi de ce qu’on sait qui permet le développement du psychisme enfantin.
De grâce, arrêtons le massacre. Maintenant.
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